Assassinat à L’école de Langues
Petite nouvelle policière réalisée par
les élèves de 5ème et 6ème années de l’école de Langues
de Huesca en 2013, avec l’aide du professeur Mr Candie Gilles:
Belén Ancho, Marta Bornaechea, Ana Fuertes, Pilar Garanto, Ana Lacambra, Rafael Mosteo, Zhara Noghani, Elena Ubieto
Note
apparue dans le journal le lendemain des faits :
« Hier, lundi matin, la concierge de l’école
des Langues de Huesca, a trouvé le corps sans vie du professeur d’italien.
Celui-ci était allongé sur le sol de la bibliothèque. Il avait plusieurs coups de poignards dans la
poitrine. Ce professeur venait tout juste de s’incorporer à son poste de
travail il y a 3 mois, car il était en congé maladie pour dépression. D’après
ce que nous avons pu savoir, il ne s’entendait pas bien du tout avec les autres
professeurs, surtout avec son collègue, l’autre enseignant d’italien.
Nous vous tiendrons bien sûr au
courant etc…. »
L’inspectrice
chargée de cette enquête s’appelait Sarah et elle venait d’arriver sur les
lieux du crime. Habillée avec l’uniforme de police, tout en noir, et avec de
grandes bottes. De longs et blonds tire-bouchons sortent de sous la casquette.
Elle a un beau visage rond, très impressionnant à cause de ses yeux
bleus-clairs, presque transparents, et de son apparence très
« nordique ».
L’air
sérieux, elle parle avec fermeté, lentement en vocalisant bien. Elle connait
son boulot parfaitement car elle a travaillé pendant dix ans au département
comme spécialiste dans la recherche de criminels.
A 8h
du matin, Sarah arrive sur les lieux du crime après avoir reçu le coup de fil
de la concierge de l’école de Langues. Elle va directement à la bibliothèque
pour observer les éventuelles pistes. Le corps qui gisait sur le dos, avec
quinze coups de poignard, avait la bouche ouverte et laissait voir la langue à
demi arrachée ou coupée. La flaque de sang inondait un livre fermé à côté du
corps où se trouvait aussi un mégot de cigarette.
Alors,
elle décide de commencer l’interrogatoire avec la concierge Margarita, qui a
trouvé le corps.
À
première vue, Margarita, droite comme un « i », est une femme maigre
et petite, ses cheveux frisés grisonnent et sont déjà désordonnés, elle a de
grands yeux noirs, inquiétants. De plus elle a vraiment mauvaise mine !
Elle semble très timide et bien incapable de prendre une décision, cependant,
elle est très rigoureuse dans son travail, elle est toujours la première à
arriver et la dernière à partir. Elle a plus ou moins la soixantaine et fume
beaucoup.
L’interrogatoire :
Sarah :
« vous êtes bien la personne qui a
trouvé la victime ? »
La
concierge : « Oui, ce matin
comme tous les matins, j’étais en train d’ouvrir les salles et en entrant dans
la bibliothèque j’ai trouvé le corps du professeur allongé face à terre. Quelle
horreur ! Quelle catastrophe ! »
-
« avez-vous touché à quoi que ce soit ? »
-
« Non, pourquoi aurais-je fais ça ? »
Le
ton était presque menaçant !
-
« Bien, vous pouvez partir, mais ne sortez pas
de l’édifice au cas où j’aurais besoin de vous poser d’autres questions ».
Alors
que la concierge tournait les talons pour sortir, l’inspectrice aperçut des taches de sang sur la blouse de travail de
Margarita.
-
« Attendez, attendez ! Vous avez du sang
là, sur vos habits, pourquoi ? »
-
« Écoutez,
je ne sais pas, mais quand j’ai ouvert ce matin il y avait du sang
partout, j’ai dû me tacher sûrement. »
-
« Bon, donnez-moi votre tablier… »
-
« Au fait Margarita, vous vous rappelez si
Monsieur Mario fumait ? »
-
« Je ne l’ai jamais vu, mais… »
-
« lui connaissiez-vous des ennemis ? »
-
« Je ne suis pas sûre, mais avant-hier, à la
cafétéria, j’ai entendu une forte dispute entre lui et un élève. C’était Miguel, il semblait très en colère,
sûrement parce qu’il avait échoué à ses examens ; mais, par contre,
Monsieur Mario parlait à voix basse »
Sarah
sortit de l’édifice soulagée, cette bonne femme lui provoquait un certain
malaise. Il fallait qu’elle respire.
Situé
à quelques pas d’un ancien cimetière, l’édifice de l’école est un grand
bâtiment centenaire, entouré de grands arbres
qui le cachent des regards indiscrets des passants. Les racines des pins centenaires aussi,
déchirent çà et là le trottoir.
La
façade principale possède un large escalier qui nous conduit au porche
d’entrée. En rentrant, sur la gauche, la
conciergerie. Une pièce assez sombre
avec une petite fenêtre stratégiquement placée, d’où l’on peut surveiller les
allées et venues des gens. À
droite : la cafétéria et, en face, une sorte de cours intérieure, entourée
de fenêtres qui ensoleillent les couloirs. Un escalier exigu descend au
sous-sol qui débouche sur la bibliothèque, quelques salles de classe et une
zone fermée dont la clé est jalousement gardée par la concierge. Ce même sous-sol était autrefois, le théâtre
de dissections et d’autopsies de cadavres, car l’immeuble était au XIXème
siècle une université de médecine.
Quelques
jours après…
Sarah
se leva tôt, comme d’habitude à 7 heures, d’abord elle prit sa douche, puis
s’habilla et enfin prépara son petit déjeuner. Elle but son café noir, fort et
sans sucre. Elle se sentait découragée parce-que cette fichue enquête
n’avançait guère. Elle sortit de sa maison, prit sa voiture et se dirigea à son
travail.
Pas
trop tôt ! Les résultats du compte-rendu de l’autopsie étaient sur son
bureau ! –« le
ciel entrouvrait les nues » fredonna-t-elle.
Elle
ouvre le dossier et commence à lire.
Tout
d’abord, Monsieur Mario était mort dès le premier coup de couteau
au
cou, les 14 suivants ne furent qu’acharnement. La langue avait été coupée
par
le même poignard mais elle avait bel et bien disparue.
En
outre, au sujet du mégot, on pouvait certifier qu’il provenait d’une
cigarette
brune, fumée plus ou moins 3 mois avant les faits, et c’était la raison
pour
laquelle on n’y trouvait aucune trace d’empreinte digitale ou d’ADN.
Par
contre, le labo confirmait que la marque du tabac était Ducados.
Quant
aux taches du tablier présentes sur la partie postérieure de la manche
droite,
au niveau du coude, les études d’ADN démontraient que le sang
appartenait
bien à la victime.
Bref,
pensa Sarah, nous avons 14 coups de couteau inutiles, une langue
envolée,
un mégot énigmatique, car elle comprenait bien qu’il avait été placé là
exprès…
Cependant il pouvait réduire les nombreux suspects aux fumeurs de
Ducados.
Ou pas. À propos du tablier, rien de nouveau. Elle se doutait des
résultats,
néanmoins, il faudrait qu’elle reparle avec la concierge.
Le lendemain, Sarah se présenta à
l'école. Elle avait rendez-vous avec la concierge et avec Miguel. Elle se rendit compte que
Margarita bizarrement n'était pas là. On lui communiqua plus tard qu'elle était
en congé maladie. Alors, elle décida d'interroger Miguel.
Le jeune homme était ventru avec un visage contrairement osseux, il avait les cheveux lisses, grisonnants et pleins de gras ou de gel de supermarché. Ses mains étaient fines comme celles d'une femme et même ses mouvements étaient scandaleusement féminins.
Sa voix fluette et faible montrait sa nervosité. Ses yeux, de couleur gris et morne, ne pouvaient pas rester en place et cherchaient constamment quelque point lointain pour ne pas fixer son interlocuteur. Son air était distrait.
Ses chaussures n'avaient jamais été nettoyées et il était habillé avec des vêtements démodés.
On aurait pu dire que c'était un de ces hommes qui semblait fait pour n'être jamais en contact avec personne; un individu marginal, asocial.
Le jeune homme était ventru avec un visage contrairement osseux, il avait les cheveux lisses, grisonnants et pleins de gras ou de gel de supermarché. Ses mains étaient fines comme celles d'une femme et même ses mouvements étaient scandaleusement féminins.
Sa voix fluette et faible montrait sa nervosité. Ses yeux, de couleur gris et morne, ne pouvaient pas rester en place et cherchaient constamment quelque point lointain pour ne pas fixer son interlocuteur. Son air était distrait.
Ses chaussures n'avaient jamais été nettoyées et il était habillé avec des vêtements démodés.
On aurait pu dire que c'était un de ces hommes qui semblait fait pour n'être jamais en contact avec personne; un individu marginal, asocial.
"--Miguel, j'ai appris que la veille de
l'assassinat vous avez eu une forte dispute avec monsieur Mario...
--Oui, c'est vrai, parce qu'il m'avait fait
rater mon examen injustement... et c'était pour la troisième fois! Alors
que le chouchou...
--De qui vous parlez?
--De Francisco, le beau gosse…
L'inspectrice, en le regardant
dans les yeux, vu tout de suite qu'il était sincère, qu'il n'avait rien à
cacher.
Miguel ajouta:
--D’ailleurs
je viens de le voir à la bibliothèque si vous voulez lui parler..."
Francisco était l´homme
parfait. Il était beau comme un dieu et avait l’air vif,
intelligent. Il mesurait 1,90 m. et ses yeux, aussi bleus que la mer,
illuminaient son visage. Il avait de longs cheveux blonds qui dansaient
par dessous ses épaules chaque fois qu´il bougeait la tête.
D’une constitution athlétique, il
était musclé et toujours bien bronzé, dû, peut-être, aux nombreux voyages
qu´il faisait en Amérique du Sud, car il était bénévole dans une ONG.
C’est au cours d’un de ces voyages, en Colombie, qu’il avait connu Mario et
qu’ils étaient tombés amoureux.
Ce matin-là l'inspectrice était de
très bonne humeur. D'ordinaire laconique, elle avait même bavardé avec son
assistant des derniers commérages de la petite ville. Quand elle arriva
au commissariat, les trois personnes citées l'y attendaient déjà.
--Miguel,
vous vous êtes disputé avec monsieur Mario la veille du crime, ce qui vous
rendait suspect, Mais dès que je vous ai interrogé quelques minutes.... mon
flair policier... bon, je me suis tout de suite rendue compte que vous ne
pouviez pas être un assassin.
Miguel sourit vaguement, d'un air timide.
--Quant à vous, Francisco,
écarté Miguel, vous êtes devenu mon "suspect nº1". Vous étiez
amants, Mario et vous, vous veniez de rompre votre relation et je sais
que c'était lui qui avait cassé... L'acharnement avec la victime faisait
penser à un crime passionnel. Vous étiez sûrement l'amant rejeté qui un jour,
fait une folie... Et de surcroît, vous n'aviez aucun alibi pour le jour
du meurtre... Cependant, faute de preuves solides, j'ai dû vous relâcher!
Francisco protesta: --Comment
pourrais-je faire une telle atrocité? Je l'aimais!!!
L'inspectrice jouait avec son stylo, tout en esquissant une moue qui pouvait
signifier ce qu'on voulait. Elle continua d'un débit plus calme, comme si elle
parlait avec soi-même.
--Mon
enquête était coincée, elle n'aboutissait pas. Quelle autre piste suivre?
Quel était bel et bien le mobile du crime? Personne n'avait rien aperçu de
louche chez monsieur Mario et son entourage...
Sarah
regarda la concierge: --Un beau jour, j'ai sorti une fois de plus votre
blouse de travail. J'observais, sur la manche droite, les grandes taches de
sang que vous vous étiez faites sans doute en frôlant quelque chose, car sur
les lieux du crime il y avait certes du sang partout. Et c'est alors que j'ai
vu un détail que je n'avais pas remarqué auparavant: une petite tache toute différente
des autres, elle était presque parfaitement ronde! C'était peut-être une goutte
qui avait sauté directement du corps de la victime? Une fois que le tablier
a été expertisé par un autre laboratoire, le rapport a été révélateur: il
faisait retomber les soupçons sur la personne qui le portait.
L'inspectrice continua: --Cela
m'a conduit à enquêter sur quelque chose dont vous, Francisco, m'aviez parlé:
le séjour de monsieur Mario, des années en arrière, entre Madrid et Bogota. A
cette époque-là, il travaille pour une importante ONG, où il occupe un
poste haut placé. Cadre consciencieux,
il détecte certaines irrégularités financières, qu'il dénonce. Le gérant
de l'ONG avait en effet falsifié des chèques et escroqué des fonds de donateurs
destinés à des actions humanitaires. Finalement celui-ci est
découvert et, ne supportant pas la
honte, il se suicide.
Sarah fixa la concierge d'un
regard à la fois grave et indulgent: --Madame, je sais que cet homme...
c'était bien votre fils.
Margarita
semblait plus menue que jamais. Voutée, assise sur l'extrême de sa chaise, elle
s'était écroulée. De grosses larmes coulaient sur ses joues, alors qu'elle
s'écriait, la voix entrecoupée par des sanglots:
--Mon fils, mon pauvre
fils...!
Et elle
passa aux aveux...
FIN.
Une histoire parfaite!! Mes félicitations pour tous!!
ResponderEliminarsuper travail! bravo aux participants! Gilles
ResponderEliminarMes felicitations pour tous!! Une histoire fantastique!!
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